Parentalité et facilitation, c’est kif-kif

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Facilitation et parentalité c'est kif kif

Mais quel est le rapport entre la parentalité et la facilitation, un des sujets fétiches chez Klap ?

Pour vous faire la démonstration du lien entre les deux, reprenons quelques notions présentées dans notre livre collectif “Carnet de facilitation”.

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Complexité

Quand on parle de complexité, on sous-entend que :

  • les plans ne fonctionnent pas comme prévu;
  • que même les experts n’ont pas de solutions exactes;
  • et que les méthodes de résolution de problème ne suffisent plus.


Cette mini-description de la complexité pourrait être totalement transposée au bouleversement que provoque l’arrivée d’un petit bébé.

Les plans ne fonctionnent pas comme prévu :

Ils devaient faire ses nuits au bout de 3 mois, au bout d’un an ce n’est toujours pas le cas.

“ Je comprends pas, c’était pourtant écrit dans le livre ‘Bébé dis moi qui tu es‘. J’avais même mis une annotation dans la marge !”

Les experts n’ont pas de solutions exactes :

Ne pas lui donner de mauvaises habitudes. 

“Arrêtez de le porter, il va s’habituer aux bras” – dixit la belle-mère

Les méthodes de résolution de problème ne suffisent plus :

Les bruits blancs, ça marche à tous les coups pour faire endormir un nourrisson – Failed
Ils s’endorment direct dans un cocoonababy, c’est super ergonomique – Failed
Faire des tours de voiture – Failed

“Moi, qui rebondis pendant 45mn sur un ballon de grossesse à 2h du matin car il n’y a que ça qui le calme. »

Edgar Morin dit que la complexité existe lorsque notre niveau de connaissance ne nous permet pas de d’apprivoiser l’ensemble des informations.

Lorsqu’un facilitateur guide un groupe, 1001 imprévus peuvent arriver : crise de fou rire incontrôlable, pessimisme ambiant, des larmes d’un participant qui révèle un malaise profond, etc.

Pour le facilitateur, il est alors crucial d’embrasser cette complexité, de s’écouter et d’agir pour accompagner le groupe vers l’atteinte de l’objectif.

A user flow for new parents. - Créé par Joséphine Lesaffre

Empathie

Il y a 4 ans maintenant, nous étions tous confinés (on a l’impression que c’était hier !).

Ce moment oppressant et stressant pour tous a mis à rude épreuve notre empathie. Empathie envers les soignants, les malades et envers les personnes avec qui nous avons passé le(s) confinement(s).

Audrey, facilitatrice et maman d’une famille recomposée de 6 personnes, nous partage comment elle a vécu ce moment et ce qu’elle a mis en place.

L’objectif pour ce confinement : Réussir à cohabiter (famille de 6 personnes allant de 7ans, (9, 13 ans, 17 ans) à 47 ans pour les parents à l’époque.

Step 1 : Dégainez les post-it pour recueillir les besoins et les attentes individuelles
Besoin de moment seul, en duo, en sous-groupe, au complet

Step 2 : Identifier les pain points pour trouver une organisation pour le groupe
Ne pas avoir de moment calme pour réviser, personne avec qui jouer, l’ennui, le bruit, ne pas pouvoir répondre correctement aux demandes côté pro.

Step 3 : Générer des idées et sélectionner celles à mettre en place

  • Définitions des plages horaires pour s’isoler et respecter ce moment calme, des moments de jeux collectifs
  • Quels types de jeux collectifs (à 2, à 4 ou 6)
  • Planning de répartition des tâches. Ex : mettre la table à tour de rôle
  • Questionner différemment pour faire participer petits et grands aux conversations lors des repas. “Qu’est-ce qui t’a fait rigoler aujourd’hui ?” Qu’est-ce que tu as appris ? Comment tu te sens après une journée, comme celle qui vient de passer ?

Step 4 : Rendre visible les règles pour qu’elles soient partagées par tous
Affichage des règles à respecter sur le frigo pour qu’elles soient connues de tous.

L’empathie est un des fondements du bon fonctionnement d’un groupe puisqu’elle consiste à écouter de manière active son interlocuteur, sans jugement, à savoir reconnaître et comprendre les émotions de l’autre.

Bref, se mettre dans la peau de son interlocuteur pour tisser un lien.

En tant que facilitateur, vous avez le rôle de tisser des liens entre les participants et aussi avec eux.

Un climat d’écoute de de compréhension ne peut que favoriser l’émergence de l’intelligence collective.

Empathie

Écouter activement c’est écouter pour comprendre. En facilitation, il est fondamental d’écouter le groupe pour pouvoir l’accompagner.

Mais comment faire pour écouter lorsqu’on est en face d’un petit être qui s’exprime exclusivement par des cris ou des pleurs ?

Il y a un an, Mélissa accueillait bébé #2. La fatigue, les couches et les pleurs ont rythmé son quotidien. C’était son deuxième enfant alors elle s’est dit “Ok je sais faire”.

Mais en fait, non.

Elle a appliqué d’abord tout ce qui avait fonctionné avec la grande sœur : bruit blanc, doudou, lange imprégné de son odeur, etc. Rien ne semblait convenir vraiment.

Alors, elle a abandonné toutes les certitudes emmagasiné avec la première pour l’écouter, lui. Écouter ses besoins, les comprendre pour y répondre pleinement.

L’écoute active est souvent simplifiée à l’ouïe, la concentration sur ce que nous dit l’autre et à ne pas l’interrompre.

Or, écouter activement c’est écouter pour comprendre. Et cela nécessite d’enclencher d’autres sens.

Dans le cas de Mélissa, pour comprendre les besoins de son enfant, elle s’est laissée instinctivement guider par :

  • les yeux : pour voir s’il semblait avoir un inconfort;
  • les oreilles : pour reconnaître si c’était un pleur dû à la faim ou à une douleur;
  • le coeur : pour savoir s’il avait besoin d’un calin et de chaleur;
  • le focus : pour qu’il ressente que sa maman lui prête de l’attention lorsqu’il exprime.

Avec du recul, elle a fait la connexion avec la notion d’écoute active telle qu’elle est présentée dans notre ouvrage collectif « Carnet de facilitation » aux éditions Eyrolles.

Dans la culture chinoise le mot “écoute” est représenté par les idéogrammes suivants : oreille, yeux, pensée, focus et cœur.

Aujourd’hui, elle a finalement compris pourquoi. Merci à ce petit être de lui avoir enseigné cela.

Extrait du "Carnet de facilitation" ed. Eyrolles

Humour

« Papa, pourquoi tu ne nous fais plus rire en ce moment ?

C’est un véritable cadeau que la fille de 6 ans de Geoffrey lui a envoyé en pleine face.

Avec cette phrase, elle lui a rappelé que son papa doit veiller à son épanouissement et à ce qu’il lui transmet.

Après avoir passé une mauvaise journée ou quand on est de mauvaise humeur, continuer à ruminer, c’est prendre le risque de partager ces émotions autour de soi.

Alors Geoffrey prend le parti de l’humour et l’utilise comme indicateur.

« L’humour est d’une utilité redoutable dans différentes situations, surtout chez moi. C’est même devenu un indicateur pour savoir comment ça va. Quelques situations pour illustrer la puissance de l’humour :

  • Quand ma fille s’est fait mal, boude ou est en colère, peu importent les raisons. J’essaye de lui faire prendre conscience de ce qui se passe, de discuter ou même de me fâcher pour que la situation cesse ou se débloque mais rien n’y fait. Par contre, si j’arrive à la faire rire, avec une blague, une bêtise ou un bobo, son visage s’illumine et la contrariété disparaît.
  • Face à un blocage, quelque chose qui semble insurmontable, passer par l’absurde ou l’imaginaire aide à voir les choses sous un autre prisme. Nous passons alors d’un blocage à un apprentissage, juste avec « comment on pourrait s’amuser dans cette situation? « .
  • J’aime faire exprès de me tremper, comme sur le mot précédent. Ça peut déclencher un rire (et ça, c’est bonus), permettre de capter l’attention et surtout amener à la correction et donc l’apprentissage.

Donner des exemples en laissant le lecteur croire que je parle de ma fille alors, qu’en fait, je parle de facilitation de groupe ou d’individu.

  • L’humour pour désamorcer, faire diversion, voir autrement.
  • L’humour pour capter l’attention.
  • L’humour pour se calmer, s’émerveiller, la capacité de rebond et d’improvisation.»

Facilitation graphique

En fin d’atelier, vous vous êtes rendu compte que pas un mur n’a été épargné ? Tous ont été remplis de la production de la journée. Cette approche visuelle et créative vise à faciliter la communication, la collaboration et l’intelligence collective au sein d’un groupe.

On adore comment Virginie, facilitatrice graphique et co-fondatrice de “La tête dans le guidon” le détourne au profit des fiches de révisions d’Histoire-géo de sa fille qui est en CM1.

Photo de Viriginie Nahon - fiche de révision de CM1

🙏  Merci aux contributrices et contributeurs de cet article

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L'agence de Design Thinking Klap.io a été créée en 2015 par Mélissa Aldana et Vincent Dromer. Notre but ? Diffuser au plus grand nombre les nouvelles méthodologies de travail en accompagnant les entreprises sur leurs problématiques, en proposant des formations et des initiations gratuites chaque mois.

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